PARC ANIMALIER DE SAINTE-CROIX

 Voici 40 ans, un agriculteur de Rhodes dans le département de la Moselle (57) en région Lorraine ose un défi. Il veille alors sur une ferme d’une centaine d’hectares qui s’étire sur le site de Sainte-Croix. Dans ce coin de la Moselle rurale proche de Sarrebourg, dans cette région du Saulnois vallonnée et saupoudrée d’étangs, la terre est ingrate, pas assez fertile pour la culture céréalière, à peine capable de nourrir un troupeau d’ovins. Gérald Singer est aussi chasseur, une passion qu’il voue aux cervidés. Pour lui, la chasse est avant tout une question d’éthique, de respect du gibier. Un esprit qu’il désire partager, conscient qu’en marge du monde cynégétique, la compréhension de la nature sauvage souffre de sa confidentialité et d’un manque d’intérêt auprès du grand public. L’aventure du Domaine de Sainte-Croix est donc partie d’un postulat : proposer une vitrine du territoire des autres à tous ceux qui ne le connaissent pas en offrant à ses acteurs un cadre de vie fidèle à leurs origines sauvages. Le défi commence en 1980 autour de quelques pionniers à poils et à plumes : les cerfs et chevreuils bien sûr, mais aussi des cigognes blanches, une poignée de rapaces, une famille de renards… Au fil des ans, le Parc a grandi, il a mûri. Son bestiaire s’est étoffé pour atteindre actuellement plus de 1500 pensionnaires issus de plus d’une centaine d’espèces représentatives de la faune européenne et d’ailleurs. Mais peut-on parler de Parc ou de Zoo ? Pas vraiment. Le terme de sanctuaire ou de réserve naturelle didactique est plus approprié à cet univers d’eau et de verdure irrigué par un réseau de sentiers ludiques et pédagogiques qui crée une alliance tacite entre le visiteur et l’animal. Depuis 2010, il est même possible d’y dormir ! Toujours ce besoin de privilégier un contact étroit avec la biodiversité pour mieux l’observer jusque dans son intimité et apprendre ainsi à la respecter. Aujourd’hui, sans conteste, Gérald Singer épaulé durant toutes ces années par son épouse Liliane, a gagné son pari. Il a fait de sa terre ingrate une fabuleuse source d’émotion ressentie l’an passé par plus de 350 000 curieux de nature : une affluence qui démontre que la notoriété de cette odyssée animalière rayonne bien au-delà du simple cadre régional, le positionnant 40 ans après son ouverture à la première place des Parcs de Faune Européenne en France.